Les idées reçues en orthographe
1 – Il n’y a pas de fautes aux noms propres
Et mon dictionnaire des noms propres, je fais un feu de joie avec ?
C’est l’histoire de Monique, une commerçante, qui ne trouvait pas le nom de Mme Curtis dans son fichier clients. Elle chercha, elle chercha, commença à douter de la véracité de ses propos, et, avec un air outrageusement suspicieux, lui tint à peu près ce langage :
– Z’êtes sûre que vous êtes déjà venue dans mon échoppe ?
– Euh, ben oui. Curtis : C.U.R.T.I.S.
– Ah forcément, c’est écrit avec un K. T’façon y a pas de fautes aux noms propres, pas vrai Mame Curtis ?
Madame Curtis n’étant pas d’humeur contrariante se contenta d’acquiescer, mais pensa aussi fort qu’il est possible de penser fort : « Ok, mais t’as quand même bien ramé pour me trouver dans ta bécane avec ta faute qui n’en est pas une. Pas vrai Monik ? »
Donc si, bien sûr, il y a des fautes aux noms propres. S’il n’y a pas de règles d’orthographe entourant l’usage des noms propres, ça ne veut pas dire qu’on peut les écrire comme bon nous semble. On nous a peut-être un peu trop rabâché à l’école que les erreurs commises aux noms propres n’enlevaient pas de points, mais dans la vraie vie si vous n’écrivez pas votre nom correctement sur votre passeport ou votre billet d’avion, vous allez au-devant de quelques petits tracas.
Imaginez encore la rue Viktor Hugot, un week-end à Pari, votre faire-part de mariage avec une faute au prénom de votre bien-aimé (qui s’appelle Mattéo. Ou Mathéo. Ou peut-être bien Matéo) ou le fameux fichier clients avec des noms saisis selon la sensibilité artistique de Monik.
Ce serait un beau bordel tiens…
2 – On ne met pas les accents sur les majuscules
Si, il faut les mettre. C’est indiscutable, aucune référence ne vous dira le contraire. L’accent fait partie du mot, il évite les erreurs d’interprétation et facilite la lecture. Le hic, c’est le manque de praticité des claviers, mais c’est faisable et ça mérite bien un petit effort, ne serait-ce que pour éviter ce genre de doutes très embarrassants :
LA FILLE A 1000 DOLLARS
Elle est riche ou elle est chère ?
LE PALAIS DES CONGRES
Humm intéressant, mais le palais des truites est bien plus instructif.
Pour finir, un exemple qui vous convaincra à tout jamais de ne pas priver les mots de leurs accents : le slogan de Giscard pour sa campagne en 1974.
GISCARD A LA BARRE
En fallait-il davantage pour vous rallier à ma cause ? Je ne crois pas.
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